Assurer des retraites décentes : une responsabilité collective !

La consolidation de notre système de retraites sera l’un des grands thèmes de la prochaine législature fédérale. Face aux velléités d’augmenter l’âge de la retraite et d’affaiblir le premier pilier, il s’agit de rappeler la réalité du monde actuel : les difficultés rencontrées par les travailleuses et les travailleurs âgés et signaler aussi les autres pistes de financement qui ne nécessitent aucunement de détériorer les prestations. Bref retour sur ces thématiques.

Mercredi 9 octobre dans le cadre du « Grand Débat » des élections fédérales organisé par la RTS, j’ai eu le plaisir de croiser le fer avec cinq autres candidat-e-s dans la partie relative à l’avenir de nos retraites.

Si nous avons abordé l’âge de la retraite des femmes et accordé une partie de la discussion aux moyens de financer les retraites, nous n’avons pris que peu de temps pour parler des effets concrets d’une augmentation globale de l’âge de la retraite voulue par la droite. C’est pourquoi j’y reviens ici brièvement.

Évoquant les réformes de l’AVS refusées par le peuple, le représentant du PDC a ainsi dit regretter que la population n’ait, peut-être, pas bien saisi le message du Conseil fédéral.

Je ne partage pas cet avis. Je pense, au contraire, que la population a très bien compris les enjeux. Par contre, c’est la majorité actuelle au parlement fédéral qui peine à saisir le contexte dans lequel évolue une très grande partie des habitant-e-s de ce pays.

Cette même majorité de droite le démontre lorsqu’une bonne part de ses élu-e-s et de ses candidat-e-s aux élections fédérales assurent vouloir assainir l’AVS en baissant les prestations et en augmentant l’âge de la retraite. Une lecture une nouvelle fois dogmatique qui fait fi tant de la réalité du monde du travail que de la réalité sociale d’une partie des personnes à la retraite.

Relever l’âge de la retraite à 67 ans, c’est omettre l’augmentation constante de la part des plus de 50 ans qui se retrouvent sans emploi. Une réalité qui ne cesse de croître avec l’évolution de plus en plus rapide du monde du travail. Une réalité même admise par le Conseil fédéral, puisque ce dernier a travaillé sur un projet de prestation transitoire pour chômeurs-euses de plus de 60 ans (sorte de rente-pont que je ne détaille pas, mais dont vous trouverez les explications ici).

En réalité, en augmentant l’âge de la retraite, la droite offrirait à des milliers de travailleuses et de travailleurs, pour seule perspective, de terminer leur carrière professionnelle au chômage, à l’aide sociale ou à cette future prestation transitoire (pour autant que celle-ci passe la rampe !). Ce serait aussi imposer, aux mêmes personnes, de devoir recourir aux prestations complémentaires qui, rappelons-le, sont assumées en partie par les cantons.

En augmentant l’âge de la retraite, la droite baisserait les prestations. Or, lorsqu’on baisse les prestations, on fragilise l’AVS qui est le système de prévoyance le plus solidaire, le plus redistributif et aussi la seule rente sur laquelle une partie de la population peut compter ; en effet, n’oublions pas que 40 % des femmes n’ont que l’AVS pour vivre !

Comme le Parti Socialiste, je suis opposée à cette politique aveugle et dogmatique de la droite.

L’accent doit être mis sur le renforcement du système de retraites et non dans son démantèlement. Contrairement à ce que laisse entendre la droite de ce pays, nous avons des propositions concrètes de financement à proposer, des solutions réalistes et plus justes  qui évitent de creuser encore plus les inégalités sociales.

En voici les principales :

  • Affectation de moyens supplémentaires par le biais d’une modification de la politique fiscale (mieux répartir les moyens, par exemple par un relèvement de l’imposition des revenus du capital, des dividendes et des revenus supérieurs à 755’000.- francs).
  • Relèvement des cotisations paritaires.
  • Affectation à l’AVS d’une part des excédents de la Confédération.

Dans le même ordre d’idées, on pourrait également réfléchir à l’affectation d’une part des revenus de la fortune de la BNS.

Je souligne au passage que le relèvement des salaires et l’égalité salariale auraient un effet particulièrement bénéfique sur l’AVS, comme sur le 2ème pilier, puisque mécaniquement les cotisations encaissées seraient supérieures.

Pour ce faire, il est important que la gauche dispose d’une délégation forte à Berne. Ce pouvoir est maintenant entre les mains de la population.

Changeons de siècle : Votons à gauche !

Une réponse sur « Assurer des retraites décentes : une responsabilité collective ! »

  1. Chère Silvia,

    Comme toujours, excellente argumentation!

    Je repars en voyage demain, et rentrerai le 23 octobre. Je ne serai donc pas là pour les émotions du 20 octobre, mais je me tiendrai au courant, le Wi-Fi est là pour ça…

    Je te tiens les pouces très très fort et te dis un gros m………………………………………

    Et je t’embrasse

    Loyse

    J’aime

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