Mois : octobre 2019

Des actions concrètes pour l’emploi

L’ensemble de mon parcours professionnel et de mon engagement a été largement marqué par la thématique de l’emploi et de l’accès à l’emploi. Or la question de l’emploi demeure centrale pour notre pays, singulièrement pour notre canton, car un marché du travail équilibré, accessible sans discrimination, offrant des conditions convenables et dignes, est un vecteur essentiel de cohésion sociale. Tout cela nécessite une politique volontariste.

La Suisse offre souvent cette image lisse, économiquement et politiquement stable, dans laquelle le chômage ne serait pas un problème.

Mais attention à la carte postale idyllique sur laquelle se base la droite majoritaire pour nier l’existence de problèmes et refuser ainsi toute mesure permettant d’améliorer la situation.

Car la réalité de notre pays, c’est aussi et notamment :

  • plus de 200’000 personnes en recherche d’emploi ;
  • 650’000 personnes qui sont en situation de pauvreté ;
  • des inégalités salariales entre hommes et femmes qui atteignent toujours en moyenne 18.3 % ;
  • des personnes de plus de 50 ans qui peinent de plus en plus à retrouver un emploi après une période de chômage ;
  • un taux d’aide sociale qui a augmenté de 47 % en 8 ans pour les personnes de plus de 60 ans ;
  • 550’000 personnes actives qui n’ont pas de formation ;
  • un marché du travail bousculé par la révolution numérique qui met particulièrement en danger les emplois peu qualifiés et de production.

Nous, socialistes, n’avons jamais oublié cette réalité.

Avec mon parti, je m’engage concrètement à la mise en place de mesures qui visent à l’amélioration tant de l’accès à l’emploi que des conditions de travail pour toutes et tous.

Voici certains exemples concrets d’actions directes et indirectes que nous voulons mener :

  • Instaurer un droit à la formation continue dans le code des obligations et augmenter les investissements de la Confédération dans la formation des adultes afin de permettre une remise à niveau des compétences et un meilleur accès à l’emploi.
  • Améliorer la protection des travailleurs-euses seniors face aux licenciements, notamment par l’allongement des délais de dédite.
  • Mettre en œuvre l’égalité par l’instauration d’un congé parental.
  • Agir concrètement pour l’égalité salariale en exigeant la transparence et un contrôle des salaires.
  • Améliorer l’accès à la garde d’enfants en soutenant les cantons par des impulsions financières, pour la mise en place d’une offre accessible, variée et répondant aux besoins.
  • Maintenir les places de travail en poursuivant des relations fortes avec nos partenaires, principalement l’Union européenne, tout en ne transigeant pas sur les conditions de travail et les mesures d’accompagnement. En ce sens, l’accord cadre est nécessaire mais doit être précisé dans son application pour éviter que les mesures d’accompagnement, jugées protectionnistes par la cour, ne soient mises en danger. Parallèlement, la Confédération doit prendre ses responsabilités et proposer des mesures concrètes en matière de protection des salaires, par exemple en assouplissant la loi d’extension des conventions collectives.
  • Mener une véritable réflexion sur le salaire minimum et, à terme, sur le revenu de base inconditionnel tenant compte des changements qui s’annoncent en termes de nombre d’emplois et de transition vers un autre type de travail.
  • Proposer des mesures permettant de protéger les personnes occupant des emplois de nouvelle génération afin d’éviter la dérive d’une ubérisation de la société.
  • Tenir compte de la réalité des cantons industriels, comme Neuchâtel, qui tout en étant des cartes de visite pour notre pays, sont aux premières loges des aléas conjoncturels. Pour ce faire, une véritable politique industrielle doit être élaborée et mise en place ; ce qui n’a pas encore été fait. Cela implique non seulement l’adaptation des outils liés au chômage mais aussi une approche particulièrement volontariste sur la recherche et l’innovation qui permettent d’ancrer les savoir-faire dans nos contrées et permettent également aux régions les plus exposées d’évoluer en termes de positionnement et donc aussi d’emploi.

Pour mener à bien ce projet, la Suisse a besoin de changer de majorité au parlement.

Changeons de majorité. Avec nous, votez à gauche !

Assurer des retraites décentes : une responsabilité collective !

La consolidation de notre système de retraites sera l’un des grands thèmes de la prochaine législature fédérale. Face aux velléités d’augmenter l’âge de la retraite et d’affaiblir le premier pilier, il s’agit de rappeler la réalité du monde actuel : les difficultés rencontrées par les travailleuses et les travailleurs âgés et signaler aussi les autres pistes de financement qui ne nécessitent aucunement de détériorer les prestations. Bref retour sur ces thématiques.

Mercredi 9 octobre dans le cadre du « Grand Débat » des élections fédérales organisé par la RTS, j’ai eu le plaisir de croiser le fer avec cinq autres candidat-e-s dans la partie relative à l’avenir de nos retraites.

Si nous avons abordé l’âge de la retraite des femmes et accordé une partie de la discussion aux moyens de financer les retraites, nous n’avons pris que peu de temps pour parler des effets concrets d’une augmentation globale de l’âge de la retraite voulue par la droite. C’est pourquoi j’y reviens ici brièvement.

Évoquant les réformes de l’AVS refusées par le peuple, le représentant du PDC a ainsi dit regretter que la population n’ait, peut-être, pas bien saisi le message du Conseil fédéral.

Je ne partage pas cet avis. Je pense, au contraire, que la population a très bien compris les enjeux. Par contre, c’est la majorité actuelle au parlement fédéral qui peine à saisir le contexte dans lequel évolue une très grande partie des habitant-e-s de ce pays.

Cette même majorité de droite le démontre lorsqu’une bonne part de ses élu-e-s et de ses candidat-e-s aux élections fédérales assurent vouloir assainir l’AVS en baissant les prestations et en augmentant l’âge de la retraite. Une lecture une nouvelle fois dogmatique qui fait fi tant de la réalité du monde du travail que de la réalité sociale d’une partie des personnes à la retraite.

Relever l’âge de la retraite à 67 ans, c’est omettre l’augmentation constante de la part des plus de 50 ans qui se retrouvent sans emploi. Une réalité qui ne cesse de croître avec l’évolution de plus en plus rapide du monde du travail. Une réalité même admise par le Conseil fédéral, puisque ce dernier a travaillé sur un projet de prestation transitoire pour chômeurs-euses de plus de 60 ans (sorte de rente-pont que je ne détaille pas, mais dont vous trouverez les explications ici).

En réalité, en augmentant l’âge de la retraite, la droite offrirait à des milliers de travailleuses et de travailleurs, pour seule perspective, de terminer leur carrière professionnelle au chômage, à l’aide sociale ou à cette future prestation transitoire (pour autant que celle-ci passe la rampe !). Ce serait aussi imposer, aux mêmes personnes, de devoir recourir aux prestations complémentaires qui, rappelons-le, sont assumées en partie par les cantons.

En augmentant l’âge de la retraite, la droite baisserait les prestations. Or, lorsqu’on baisse les prestations, on fragilise l’AVS qui est le système de prévoyance le plus solidaire, le plus redistributif et aussi la seule rente sur laquelle une partie de la population peut compter ; en effet, n’oublions pas que 40 % des femmes n’ont que l’AVS pour vivre !

Comme le Parti Socialiste, je suis opposée à cette politique aveugle et dogmatique de la droite.

L’accent doit être mis sur le renforcement du système de retraites et non dans son démantèlement. Contrairement à ce que laisse entendre la droite de ce pays, nous avons des propositions concrètes de financement à proposer, des solutions réalistes et plus justes  qui évitent de creuser encore plus les inégalités sociales.

En voici les principales :

  • Affectation de moyens supplémentaires par le biais d’une modification de la politique fiscale (mieux répartir les moyens, par exemple par un relèvement de l’imposition des revenus du capital, des dividendes et des revenus supérieurs à 755’000.- francs).
  • Relèvement des cotisations paritaires.
  • Affectation à l’AVS d’une part des excédents de la Confédération.

Dans le même ordre d’idées, on pourrait également réfléchir à l’affectation d’une part des revenus de la fortune de la BNS.

Je souligne au passage que le relèvement des salaires et l’égalité salariale auraient un effet particulièrement bénéfique sur l’AVS, comme sur le 2ème pilier, puisque mécaniquement les cotisations encaissées seraient supérieures.

Pour ce faire, il est important que la gauche dispose d’une délégation forte à Berne. Ce pouvoir est maintenant entre les mains de la population.

Changeons de siècle : Votons à gauche !

Mon entretien avec Arcinfo

Hier matin est paru l’entretien que j’ai eu avec Arcinfo dans le cadre de leur série d’articles consacré à dix candidat-e-s aux fédérales. Voici la retranscription de cette page.

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Silvia Locatelli: «Le système ne nous permet pas d’agir seuls»

par Daniel Droz

Nous avons reçu dans nos locaux dix candidats aux élections fédérales dans le canton de Neuchâtel. A nos yeux, ils sont les seuls susceptibles d’occuper un siège – au Conseil national ou aux Etats – à l’issue des élections fédérales du 20 octobre prochain. Candidate au Conseil des Etats, la socialiste Silvia Locatelli a pour elle son expérience du terrain politique et syndical. A Berne, elle entend se battre pour la justice sociale, une nécessité pour elle depuis sa jeunesse.

Fille d’immigrés espagnols, aujourd’hui âgée de 40 ans, mariée et mère de deux adolescents, Silvia Locatelli a une chance sur deux d’être conseillère aux Etats au soir du dimanche 20 octobre. Seule sa colistière Martine Docourt peut l’en empêcher.

Qu’est-ce qui fait courir la Chaux-de-Fonnière? D’abord, la nécessité de se battre pour plus de justice sociale. «Depuis toute jeune, les discriminations et les injustices m’ont révoltée. Celle que je vivais moi-même comme migrante mais aussi celles que je constatais.» C’est presque naturellement qu’elle va toquer à la porte du PS, le Parti socialiste. L’élection de Christoph Blocher au Conseil fédéral agit comme un électrochoc.

«Construire des solutions»

«Au début de mon engagement, j’ai parfois eu des doutes, car j’ai un positionnement très à gauche et je suis aussi sensible aux propositions amenées par l’extrême gauche.» Ils ont été levés. «Je suis quelqu’un de pragmatique qui aime construire des solutions. Nous sommes dans un système qui ne nous permet pas d’agir seuls dans notre coin.»

Et de citer, parmi les combats menés et gagnés, la loi sur le salaire minimum dans le canton. «Nous l’avons co-construite entre gauche et droite, syndicat et patronat. Je portais alors la double casquette gauche et syndicale.»

Ancienne secrétaire syndicale d’Unia, ex-députée et présidente de la section cantonale du PS, elle est aujourd’hui chargée de mission auprès du conseiller d’Etat socialiste Jean-Nat Karakash. Les affaires cantonales n’ont donc guère de secret pour elle. Elle entend porter sa voix aux Etats. «Pour rappeler que le canton de Neuchâtel a, d’une part, des spécificités qui le rendent plus exposé aux fluctuations internationales et que, d’autre part, malgré le fait qu’il ne pèse que 2% de la population fédérale, il a un poids important en termes économiques pour le pays.»

Reconversion au numérique

Formation, recherche et innovation font partie de ses priorités. La justice sociale aussi. Ne serait-ce qu’en termes de soutien à la reconversion des travailleurs «pour les aider à prendre le virage numérique».

Sans oublier la problématique de l’assurance maladie. «Neuchâtel a les primes les plus chères», relève-t-elle. «La Confédération distribue sa manne en fonction du volume de population de chaque canton et non de la composition et des besoins de celle-ci. A Neuchâtel, où il y a proportionnellement plus de personnes touchant des prestations complémentaires, presque toute la subvention fédérale sert uniquement à cela.»

AVS: «A ELLES SEULES, LES FEMMES SUPPORTERAIENT 10 MILLIARDS DE LA RÉFORME»

De grands thèmes vont agiter la vie politique fédérale les prochains mois. Êtes-vous favorable à l’élévation de l’âge de la retraite des femmes de 64 ans à 65 ans, comme proposé par le Conseil fédéral?

Je suis contre. Dans les deux cas c’est un non-sens. Je rappelle que les femmes gagnent encore et toujours en moyenne 18,3% de moins que les hommes. A elles seules, elles supporteraient 10 milliards de la réforme. La précédente réforme s’est cassé les dents sur ce relèvement. Recommencer alors que rien n’a été réglé et que la majorité de droite a refusé de mettre en place les moyens légaux nécessaires pour parvenir à l’égalité salariale est franchement incompréhensible.

L’avenir de nos relations avec l’Union européenne est lié à un nouvel accord-cadre. En l’état actuel, accepteriez-vous de le signer?

Oui mais. Oui, il nous faut un accord-cadre, car les relations entre la Suisse et l’UE sont très étroites tant en termes économiques que de formation et de recherche. C’est encore plus vrai pour le canton de Neuchâtel. Reste le vrai problème: les mesures d’accompagnement. L’UE doit donner des garanties qu’elles seront maintenues. Le Conseil fédéral a aussi les moyens légaux pour assurer une plus grande protection des travailleuses et des travailleurs. Ne serait-ce qu’en favorisant l’extension des conventions collectives de travail. Seuls 50% des travailleurs de ce pays sont soumis à une CCT.

Une nouvelle loi sur le CO2 devrait être discutée. Elle inclut notamment la taxation des billets d’avion. Une bonne décision?

C’est absolument nécessaire. Quand j’étais enfant et que je devais me rendre seule chez mes grands-parents en Galice, le billet coûtait plus de 1000 francs. Aujourd’hui, cela peut me revenir dix fois moins cher. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Si l’avion peut être nécessaire pour certains voyages en long-courrier ou pour le travail, le fait de privilégier d’autres moyens pour le tourisme devient essentiel.

Le National devra se prononcer sur la modification du droit du mariage. Elle permettrait le mariage pour tous. Y êtes-vous favorable?

Évidemment! C’est une discrimination qui n’a pas lieu d’être. Quiconque souhaite se marier doit pouvoir le faire, quelle que soit son orientation sexuelle.

Êtes-vous favorable à l’acquisition d’un nouvel avion de combat?

Non, en tout cas pas au projet du Conseil fédéral. De manière globale je considère que l’on dépense bien trop pour le militaire. Je suis d’ailleurs plus pour une armée professionnelle que de milice.

Plafonner les primes d’assurance maladie à 10% du revenu d’un ménage, pourquoi cette initiative du PS?

Le PS n’a jamais prétendu que c’était une solution aux problèmes des coûts de la santé, ni que cela suffisait à corriger le système. Mais c’est une mesure qui s’impose tant que le système ne sera pas revu: le poids des primes d’assurance maladie sur les ménages est de parfois 15% voire 20%, Cela en fait le poste le plus cher avec le loyer. Nous ne pouvons pas laisser les ménages être étranglés. Certains font le choix d’augmenter leurs franchises. Ils s’exposent donc ainsi plus et supportent une charge d’autant plus grande.

DITES TOUTE LA VÉRITÉ

Quand avez-vous pris l’avion la dernière fois? Pour aller où?

Je l’ai pris en février dernier pour aller voir mes parents qui vivent dans le sud de la Catalogne. Ma mère avait des problèmes de santé et je ne l’avais pas vue depuis deux ans. J’avais trois jours devant moi.

Avez-vous une voiture? Quelle énergie la propulse?

Oui, à essence. Elle a cinq ans. Pour l’heure, la voiture semble le moyen le plus commode pour l’organisation familiale puisque nous sommes tous deux pendulaires. Nos enfants ayant grandi, nous réfléchissons à passer plus systématiquement au mode transport public.

Faites-vous vos courses en France?

Non, jamais.

Maîtrisez-vous l’allemand?

Je comprends bien l’allemand à l’écrit comme à l’oral. Parler en allemand vient quand je suis dans le bain. Je parle aussi la troisième langue nationale, l’Italien, ainsi que l’espagnol, l’anglais et le portugais.

Le bon côté de la médaille

Silvia Locatelli fait toujours preuve de ténacité et de combativité.  Son réseau cantonal, tissé tant sur le plan politique que syndical, lui offre d’intéressantes perspectives électorales. Elle est aussi le meilleur atout du Haut pour garder un siège à Berne.

Le revers de la médaille

La socialiste est moins connue que sa colistière Martine Docourt dans le bas du canton. Et cette dernière a mis en place des réseaux depuis quatre ans.