Des actions concrètes pour l’emploi

L’ensemble de mon parcours professionnel et de mon engagement a été largement marqué par la thématique de l’emploi et de l’accès à l’emploi. Or la question de l’emploi demeure centrale pour notre pays, singulièrement pour notre canton, car un marché du travail équilibré, accessible sans discrimination, offrant des conditions convenables et dignes, est un vecteur essentiel de cohésion sociale. Tout cela nécessite une politique volontariste.

La Suisse offre souvent cette image lisse, économiquement et politiquement stable, dans laquelle le chômage ne serait pas un problème.

Mais attention à la carte postale idyllique sur laquelle se base la droite majoritaire pour nier l’existence de problèmes et refuser ainsi toute mesure permettant d’améliorer la situation.

Car la réalité de notre pays, c’est aussi et notamment :

  • plus de 200’000 personnes en recherche d’emploi ;
  • 650’000 personnes qui sont en situation de pauvreté ;
  • des inégalités salariales entre hommes et femmes qui atteignent toujours en moyenne 18.3 % ;
  • des personnes de plus de 50 ans qui peinent de plus en plus à retrouver un emploi après une période de chômage ;
  • un taux d’aide sociale qui a augmenté de 47 % en 8 ans pour les personnes de plus de 60 ans ;
  • 550’000 personnes actives qui n’ont pas de formation ;
  • un marché du travail bousculé par la révolution numérique qui met particulièrement en danger les emplois peu qualifiés et de production.

Nous, socialistes, n’avons jamais oublié cette réalité.

Avec mon parti, je m’engage concrètement à la mise en place de mesures qui visent à l’amélioration tant de l’accès à l’emploi que des conditions de travail pour toutes et tous.

Voici certains exemples concrets d’actions directes et indirectes que nous voulons mener :

  • Instaurer un droit à la formation continue dans le code des obligations et augmenter les investissements de la Confédération dans la formation des adultes afin de permettre une remise à niveau des compétences et un meilleur accès à l’emploi.
  • Améliorer la protection des travailleurs-euses seniors face aux licenciements, notamment par l’allongement des délais de dédite.
  • Mettre en œuvre l’égalité par l’instauration d’un congé parental.
  • Agir concrètement pour l’égalité salariale en exigeant la transparence et un contrôle des salaires.
  • Améliorer l’accès à la garde d’enfants en soutenant les cantons par des impulsions financières, pour la mise en place d’une offre accessible, variée et répondant aux besoins.
  • Maintenir les places de travail en poursuivant des relations fortes avec nos partenaires, principalement l’Union européenne, tout en ne transigeant pas sur les conditions de travail et les mesures d’accompagnement. En ce sens, l’accord cadre est nécessaire mais doit être précisé dans son application pour éviter que les mesures d’accompagnement, jugées protectionnistes par la cour, ne soient mises en danger. Parallèlement, la Confédération doit prendre ses responsabilités et proposer des mesures concrètes en matière de protection des salaires, par exemple en assouplissant la loi d’extension des conventions collectives.
  • Mener une véritable réflexion sur le salaire minimum et, à terme, sur le revenu de base inconditionnel tenant compte des changements qui s’annoncent en termes de nombre d’emplois et de transition vers un autre type de travail.
  • Proposer des mesures permettant de protéger les personnes occupant des emplois de nouvelle génération afin d’éviter la dérive d’une ubérisation de la société.
  • Tenir compte de la réalité des cantons industriels, comme Neuchâtel, qui tout en étant des cartes de visite pour notre pays, sont aux premières loges des aléas conjoncturels. Pour ce faire, une véritable politique industrielle doit être élaborée et mise en place ; ce qui n’a pas encore été fait. Cela implique non seulement l’adaptation des outils liés au chômage mais aussi une approche particulièrement volontariste sur la recherche et l’innovation qui permettent d’ancrer les savoir-faire dans nos contrées et permettent également aux régions les plus exposées d’évoluer en termes de positionnement et donc aussi d’emploi.

Pour mener à bien ce projet, la Suisse a besoin de changer de majorité au parlement.

Changeons de majorité. Avec nous, votez à gauche !

Assurer des retraites décentes : une responsabilité collective !

La consolidation de notre système de retraites sera l’un des grands thèmes de la prochaine législature fédérale. Face aux velléités d’augmenter l’âge de la retraite et d’affaiblir le premier pilier, il s’agit de rappeler la réalité du monde actuel : les difficultés rencontrées par les travailleuses et les travailleurs âgés et signaler aussi les autres pistes de financement qui ne nécessitent aucunement de détériorer les prestations. Bref retour sur ces thématiques.

Mercredi 9 octobre dans le cadre du « Grand Débat » des élections fédérales organisé par la RTS, j’ai eu le plaisir de croiser le fer avec cinq autres candidat-e-s dans la partie relative à l’avenir de nos retraites.

Si nous avons abordé l’âge de la retraite des femmes et accordé une partie de la discussion aux moyens de financer les retraites, nous n’avons pris que peu de temps pour parler des effets concrets d’une augmentation globale de l’âge de la retraite voulue par la droite. C’est pourquoi j’y reviens ici brièvement.

Évoquant les réformes de l’AVS refusées par le peuple, le représentant du PDC a ainsi dit regretter que la population n’ait, peut-être, pas bien saisi le message du Conseil fédéral.

Je ne partage pas cet avis. Je pense, au contraire, que la population a très bien compris les enjeux. Par contre, c’est la majorité actuelle au parlement fédéral qui peine à saisir le contexte dans lequel évolue une très grande partie des habitant-e-s de ce pays.

Cette même majorité de droite le démontre lorsqu’une bonne part de ses élu-e-s et de ses candidat-e-s aux élections fédérales assurent vouloir assainir l’AVS en baissant les prestations et en augmentant l’âge de la retraite. Une lecture une nouvelle fois dogmatique qui fait fi tant de la réalité du monde du travail que de la réalité sociale d’une partie des personnes à la retraite.

Relever l’âge de la retraite à 67 ans, c’est omettre l’augmentation constante de la part des plus de 50 ans qui se retrouvent sans emploi. Une réalité qui ne cesse de croître avec l’évolution de plus en plus rapide du monde du travail. Une réalité même admise par le Conseil fédéral, puisque ce dernier a travaillé sur un projet de prestation transitoire pour chômeurs-euses de plus de 60 ans (sorte de rente-pont que je ne détaille pas, mais dont vous trouverez les explications ici).

En réalité, en augmentant l’âge de la retraite, la droite offrirait à des milliers de travailleuses et de travailleurs, pour seule perspective, de terminer leur carrière professionnelle au chômage, à l’aide sociale ou à cette future prestation transitoire (pour autant que celle-ci passe la rampe !). Ce serait aussi imposer, aux mêmes personnes, de devoir recourir aux prestations complémentaires qui, rappelons-le, sont assumées en partie par les cantons.

En augmentant l’âge de la retraite, la droite baisserait les prestations. Or, lorsqu’on baisse les prestations, on fragilise l’AVS qui est le système de prévoyance le plus solidaire, le plus redistributif et aussi la seule rente sur laquelle une partie de la population peut compter ; en effet, n’oublions pas que 40 % des femmes n’ont que l’AVS pour vivre !

Comme le Parti Socialiste, je suis opposée à cette politique aveugle et dogmatique de la droite.

L’accent doit être mis sur le renforcement du système de retraites et non dans son démantèlement. Contrairement à ce que laisse entendre la droite de ce pays, nous avons des propositions concrètes de financement à proposer, des solutions réalistes et plus justes  qui évitent de creuser encore plus les inégalités sociales.

En voici les principales :

  • Affectation de moyens supplémentaires par le biais d’une modification de la politique fiscale (mieux répartir les moyens, par exemple par un relèvement de l’imposition des revenus du capital, des dividendes et des revenus supérieurs à 755’000.- francs).
  • Relèvement des cotisations paritaires.
  • Affectation à l’AVS d’une part des excédents de la Confédération.

Dans le même ordre d’idées, on pourrait également réfléchir à l’affectation d’une part des revenus de la fortune de la BNS.

Je souligne au passage que le relèvement des salaires et l’égalité salariale auraient un effet particulièrement bénéfique sur l’AVS, comme sur le 2ème pilier, puisque mécaniquement les cotisations encaissées seraient supérieures.

Pour ce faire, il est important que la gauche dispose d’une délégation forte à Berne. Ce pouvoir est maintenant entre les mains de la population.

Changeons de siècle : Votons à gauche !

Mon entretien avec Arcinfo

Hier matin est paru l’entretien que j’ai eu avec Arcinfo dans le cadre de leur série d’articles consacré à dix candidat-e-s aux fédérales. Voici la retranscription de cette page.

image_journal

Silvia Locatelli: «Le système ne nous permet pas d’agir seuls»

par Daniel Droz

Nous avons reçu dans nos locaux dix candidats aux élections fédérales dans le canton de Neuchâtel. A nos yeux, ils sont les seuls susceptibles d’occuper un siège – au Conseil national ou aux Etats – à l’issue des élections fédérales du 20 octobre prochain. Candidate au Conseil des Etats, la socialiste Silvia Locatelli a pour elle son expérience du terrain politique et syndical. A Berne, elle entend se battre pour la justice sociale, une nécessité pour elle depuis sa jeunesse.

Fille d’immigrés espagnols, aujourd’hui âgée de 40 ans, mariée et mère de deux adolescents, Silvia Locatelli a une chance sur deux d’être conseillère aux Etats au soir du dimanche 20 octobre. Seule sa colistière Martine Docourt peut l’en empêcher.

Qu’est-ce qui fait courir la Chaux-de-Fonnière? D’abord, la nécessité de se battre pour plus de justice sociale. «Depuis toute jeune, les discriminations et les injustices m’ont révoltée. Celle que je vivais moi-même comme migrante mais aussi celles que je constatais.» C’est presque naturellement qu’elle va toquer à la porte du PS, le Parti socialiste. L’élection de Christoph Blocher au Conseil fédéral agit comme un électrochoc.

«Construire des solutions»

«Au début de mon engagement, j’ai parfois eu des doutes, car j’ai un positionnement très à gauche et je suis aussi sensible aux propositions amenées par l’extrême gauche.» Ils ont été levés. «Je suis quelqu’un de pragmatique qui aime construire des solutions. Nous sommes dans un système qui ne nous permet pas d’agir seuls dans notre coin.»

Et de citer, parmi les combats menés et gagnés, la loi sur le salaire minimum dans le canton. «Nous l’avons co-construite entre gauche et droite, syndicat et patronat. Je portais alors la double casquette gauche et syndicale.»

Ancienne secrétaire syndicale d’Unia, ex-députée et présidente de la section cantonale du PS, elle est aujourd’hui chargée de mission auprès du conseiller d’Etat socialiste Jean-Nat Karakash. Les affaires cantonales n’ont donc guère de secret pour elle. Elle entend porter sa voix aux Etats. «Pour rappeler que le canton de Neuchâtel a, d’une part, des spécificités qui le rendent plus exposé aux fluctuations internationales et que, d’autre part, malgré le fait qu’il ne pèse que 2% de la population fédérale, il a un poids important en termes économiques pour le pays.»

Reconversion au numérique

Formation, recherche et innovation font partie de ses priorités. La justice sociale aussi. Ne serait-ce qu’en termes de soutien à la reconversion des travailleurs «pour les aider à prendre le virage numérique».

Sans oublier la problématique de l’assurance maladie. «Neuchâtel a les primes les plus chères», relève-t-elle. «La Confédération distribue sa manne en fonction du volume de population de chaque canton et non de la composition et des besoins de celle-ci. A Neuchâtel, où il y a proportionnellement plus de personnes touchant des prestations complémentaires, presque toute la subvention fédérale sert uniquement à cela.»

AVS: «A ELLES SEULES, LES FEMMES SUPPORTERAIENT 10 MILLIARDS DE LA RÉFORME»

De grands thèmes vont agiter la vie politique fédérale les prochains mois. Êtes-vous favorable à l’élévation de l’âge de la retraite des femmes de 64 ans à 65 ans, comme proposé par le Conseil fédéral?

Je suis contre. Dans les deux cas c’est un non-sens. Je rappelle que les femmes gagnent encore et toujours en moyenne 18,3% de moins que les hommes. A elles seules, elles supporteraient 10 milliards de la réforme. La précédente réforme s’est cassé les dents sur ce relèvement. Recommencer alors que rien n’a été réglé et que la majorité de droite a refusé de mettre en place les moyens légaux nécessaires pour parvenir à l’égalité salariale est franchement incompréhensible.

L’avenir de nos relations avec l’Union européenne est lié à un nouvel accord-cadre. En l’état actuel, accepteriez-vous de le signer?

Oui mais. Oui, il nous faut un accord-cadre, car les relations entre la Suisse et l’UE sont très étroites tant en termes économiques que de formation et de recherche. C’est encore plus vrai pour le canton de Neuchâtel. Reste le vrai problème: les mesures d’accompagnement. L’UE doit donner des garanties qu’elles seront maintenues. Le Conseil fédéral a aussi les moyens légaux pour assurer une plus grande protection des travailleuses et des travailleurs. Ne serait-ce qu’en favorisant l’extension des conventions collectives de travail. Seuls 50% des travailleurs de ce pays sont soumis à une CCT.

Une nouvelle loi sur le CO2 devrait être discutée. Elle inclut notamment la taxation des billets d’avion. Une bonne décision?

C’est absolument nécessaire. Quand j’étais enfant et que je devais me rendre seule chez mes grands-parents en Galice, le billet coûtait plus de 1000 francs. Aujourd’hui, cela peut me revenir dix fois moins cher. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Si l’avion peut être nécessaire pour certains voyages en long-courrier ou pour le travail, le fait de privilégier d’autres moyens pour le tourisme devient essentiel.

Le National devra se prononcer sur la modification du droit du mariage. Elle permettrait le mariage pour tous. Y êtes-vous favorable?

Évidemment! C’est une discrimination qui n’a pas lieu d’être. Quiconque souhaite se marier doit pouvoir le faire, quelle que soit son orientation sexuelle.

Êtes-vous favorable à l’acquisition d’un nouvel avion de combat?

Non, en tout cas pas au projet du Conseil fédéral. De manière globale je considère que l’on dépense bien trop pour le militaire. Je suis d’ailleurs plus pour une armée professionnelle que de milice.

Plafonner les primes d’assurance maladie à 10% du revenu d’un ménage, pourquoi cette initiative du PS?

Le PS n’a jamais prétendu que c’était une solution aux problèmes des coûts de la santé, ni que cela suffisait à corriger le système. Mais c’est une mesure qui s’impose tant que le système ne sera pas revu: le poids des primes d’assurance maladie sur les ménages est de parfois 15% voire 20%, Cela en fait le poste le plus cher avec le loyer. Nous ne pouvons pas laisser les ménages être étranglés. Certains font le choix d’augmenter leurs franchises. Ils s’exposent donc ainsi plus et supportent une charge d’autant plus grande.

DITES TOUTE LA VÉRITÉ

Quand avez-vous pris l’avion la dernière fois? Pour aller où?

Je l’ai pris en février dernier pour aller voir mes parents qui vivent dans le sud de la Catalogne. Ma mère avait des problèmes de santé et je ne l’avais pas vue depuis deux ans. J’avais trois jours devant moi.

Avez-vous une voiture? Quelle énergie la propulse?

Oui, à essence. Elle a cinq ans. Pour l’heure, la voiture semble le moyen le plus commode pour l’organisation familiale puisque nous sommes tous deux pendulaires. Nos enfants ayant grandi, nous réfléchissons à passer plus systématiquement au mode transport public.

Faites-vous vos courses en France?

Non, jamais.

Maîtrisez-vous l’allemand?

Je comprends bien l’allemand à l’écrit comme à l’oral. Parler en allemand vient quand je suis dans le bain. Je parle aussi la troisième langue nationale, l’Italien, ainsi que l’espagnol, l’anglais et le portugais.

Le bon côté de la médaille

Silvia Locatelli fait toujours preuve de ténacité et de combativité.  Son réseau cantonal, tissé tant sur le plan politique que syndical, lui offre d’intéressantes perspectives électorales. Elle est aussi le meilleur atout du Haut pour garder un siège à Berne.

Le revers de la médaille

La socialiste est moins connue que sa colistière Martine Docourt dans le bas du canton. Et cette dernière a mis en place des réseaux depuis quatre ans.

Primes 2020 : ce que les annonces du jour ne doivent pas occulter !

Ce matin, l’OFSP a levé le voile sur les primes d’assurance-maladie 2020.

Au vu des montants articulés, l’automne pourrait sembler moins chaud que d’habitude pour la majeure partie du pays (excepté à Neuchâtel, au Tessin et en Argovie…).

L’apparente stabilité des primes serait-elle censée réfréner les ardeurs de celles et ceux qui militent pour un système d’assurance plus juste et plus transparent ?

Non, évidemment. Car même si c’est le message que les assureurs et « parlementaires assureurs » souhaiteraient voir véhiculé en cette année d’élections fédérales (tiens donc, le hasard fait bien les choses…) nous ne saurions être dupes, le problème reste entier.

Pourquoi ?

  1. Parce qu’en 20 ans les primes ont plus que doublé, alors que les salaires n’ont quasiment pas augmenté.
  2. Parce que les primes constituent aujourd’hui, avec le loyer, l’un des postes les plus élevés du budget des ménages.
  3. Parce que, en plus de subir la hausse des primes, les assuré-e-s sont soumis à une pression toujours plus forte par des soins non remboursés, par des franchises et des participations aux coûts en hausse.
  4. Parce que l’opacité sur le calcul des primes demeure et que plus personne ne contrôle notre système de santé, qui s’est transformé en machine à enrichir un cercle de privilégiés sur le dos de la classe moyenne.

Le système de l’assurance obligatoire des soins, tel qu’il est conçu aujourd’hui, est problématique. Il l’est de par son manque de transparence quant au calcul des primes ; il l’est quant au poids qu’il fait supporter à la population, particulièrement aux bas et moyens revenus.

Face à ce constat, quelles sont les propositions de la majorité de droite et de l’extrême-droite au parlement fédéral ?

  • Augmenter les franchises (et donc le poids sur les assuré-e-s).
  • Combattre toute mesure visant à accroître la transparence ou à limiter les salaires exorbitants que se servent les assureurs et les acteurs privés du système.
  • Affaiblir tous les outils de contrôle et de planification du système de santé par l’État, pour en confier les clés aux caisses-maladie.
  • Réduire le catalogue des prestations prises en charge.
  • Siéger… dans les conseils d’administration des caisses-maladie !

Ce ne sont pas des remèdes, mais des poisons destinés à faire mourir le malade ! Des preuves ? Il suffit de lire l’ensemble des propositions déposées par le bloc bourgeois depuis 4 ans… 

Cette pratique de l’opacité et du rendement charge la population et les cantons ; elle pousse à une santé à deux vitesses qui profite à celles et ceux qui ont le plus de moyens et, avant tout, aux caisses elles-mêmes et aux actionnaires privés du système de santé !

Face à cela que faire ? Le parlement qui sera élu en octobre aura trois responsabilités :

  1. Maintenir la santé accessible à toutes et tous en réduisant la charge sur les ménages.
  2. Soutenir les politiques de réduction des primes dans les cantons.
  3. Agir efficacement sur les coûts de la santé.

1. Maintenir la santé accessible à toutes et tous, réduire la charge sur les ménages :

L’initiative 10 % du Parti Socialiste prévoit ainsi de plafonner ce poids massif sur le revenu disponible au moyen de réductions des primes. Cette mesure est devenue urgente vu l’ampleur des primes d’assurance-maladie.

2. Permettre aux cantons d’avoir une politique efficace de soutien au paiement des primes :

Si l’on parle souvent de l’effet direct de l’initiative 10 % sur le budget des ménages, on évoque malheureusement moins l’autre mesure qu’elle comprend, et qui est tout aussi importante : la prise en charge des coûts liés à la réduction des primes à raison de deux tiers au moins par la Confédération !

Aujourd’hui, le subside fédéral est distribué par la Confédération uniquement sur une base démographique, sans prise en considération de la réalité sociale et économique de chacun des cantons.

Ce système grève particulièrement les cantons urbains, dans lesquels la proportion de personnes rencontrant des difficultés financières est bien plus importante.

Cela créé des écarts considérables entre les cantons qui, pour certains, se satisfont quasiment de la manne fédérale alors que d’autres, comme Neuchâtel, assument la majorité des coûts des subsides d’assurance-maladie !

Ancrer dans la loi une participation plus juste de la Confédération met celle-ci face à ses responsabilités. Elle permet en outre d’être clair face aux velléités de la droite et de l’extrême-droite de faire reposer l’entier du fardeau sur les cantons qui s’appauvrissent alors que la Confédération s’enrichit. L’actuel Président de la Confédération en a déjà émis le souhait !

3. Agir efficacement sur les coûts de la santé :

Contrairement à ce que prétend un certain parti aux idées orangées dans le cadre d’une campagne récente aussi mensongère que simpliste, le Parti socialiste n’a jamais prétendu que l’ensemble des problèmes de la politique de santé serait réglé par l’initiative 10 %.

Mais évidemment, pour agir sur les coûts, il faut de la volonté. Cela passe notamment par :

  • Permettre de comprendre et contrôler l’évolution des coûts.
  • Donner la possibilité à l’État d’agir directement sur l’organisation du système de santé, son adéquation aux besoins et l’évolution de ses coûts, par des instruments de pilotage et de contrôle qui sont clairement insuffisants aujourd’hui.
  • Agir directement sur les postes scandaleusement élevés comme par exemple les médicaments, ainsi qu’en plafonnant les salaires indécents que se servent de trop nombreux acteurs du système.
  • Favoriser l’investissement dans les postes de prévention et les structures de premier recours, permettant ainsi un tri plus efficace, tant dans le domaine médical que des soins dentaires.

Agir sur les coûts de la santé, cela demande plus de volonté et de courage que de décréter une coupe automatique des prestations comme le souhaiteraient la droite et le centre.

Couper les prestations, ce n’est pas réduire les besoins.Couper les prestations, c’est simplement instaurer une santé à deux vitesses.

Mon engagement, comme celui du Parti socialiste, est de combattre cette dérive. Si, vous aussi, vous désirez vous battre contre la hausse des primes, vous n’avez que deux choses à faire :

Ensemble, changeons de siècle : votons Parti Socialiste !

Voter socialiste ? Voilà pourquoi en 3 minutes

Canal alpha a donné l’opportunité à l’ensemble des candidat-e-s aux prochaines fédérales d’enregistrer une tribune libre de 3 minutes. Merci à canal pour cette initiative !

Pour ma part, j’ai choisi de vous expliquer mes engagements et pourquoi il est important de voter à gauche le 20 octobre.

Prêtes ? Prêts ? Changeons de siècle, votons PS !

Ma vidéo tournée dans ma ville

Je vous présente ma vidéo de 8 minutes tournée autour de la gare de La Chaux-de-Fonds. C’est un lieu emblématique pour moi.

En effet, il symbolise pour moi mon arrivée à La Chaux-de-Fonds, en 1989 à l’âge de 10 ans et donc mon enfance et mes premières rencontres dans la Métropole horlogère. Il symbolise aussi la mobilité, bien évidemment par la gare, centre névralgique de la Ville et lieu de transit pour moi lors de mes études. La place de la Gare c’est aussi pour moi mon activité de syndicaliste, au sein de Unia, et la découverte du partenariat social.  Ce lieu est également lié à ma première expérience coopérative dans le cadre de la création de la coopérative Le Corbusier. Enfin, la place de la Gare c’est un lieu d’échanges et rencontres multiculturelles signes de la diversité et la richesse de notre canton et notre pays.   

Et… je souris chaque fois que je prends le train depuis le 24 juin, en passant devant la nouvelle fresque des Plonk et Replonk en pensant évidemment aussi à notre future ligne directe qui nous rapprochera les un-e-s des autres. 

 

 

Débat du NOMES du 10 septembre 2019 : et l’accord cadre ?

J’ai participé au débat du NOMES (Nouveau mouvement européen suisse) le mardi 10 septembre en vue des élections fédérales. Avec Grégory Jaquet, nous avons défendu les points de vue du Parti Socialiste. Deux thèmes d’actualité : l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne et la coopération en vue de la transition énergétique.

En tant que candidate socialiste pour le Conseil des États j’ai participé au premier débat. Après avoir rappelé l’importance des relations bilatérales pour notre pays et principalement pour notre canton en terme économique mais surtout en termes d’emploi, de recherche et d’innovation, j’ai aussi insisté sur la clarification nécessaire et attendue notamment sur les mesures d’accompagnement.

Il est indispensable de garantir la protection des travailleuses et des travailleurs de ce pays.

Il est indispensable que l’Union s’engage dans un protocole annexe de clarification à reconnaître le droit de protection des travailleuses et travailleurs et qu’elle fasse un pas vers la Suisse sur certains instruments comme la caution, par exemple.

Mais il est tout aussi indispensable que notre propre gouvernement fédéral prenne ses responsabilités.

Il ne doit pas seulement demander des clarifications mais surtout agir directement sur notre législation fédérale pour renforcer la protection des travailleuses et travailleurs. Plusieurs actions sont nécessaires, par exemple : agir en faveur de  l’extension des conventions collectives de travail (qui contrairement à ce qu’on croit souvent, ne couvrent que 50 % des travailleuses et travailleurs de notre pays).

Le Conseil fédéral doit travailler à une modification de la loi d’extension des conventions et la proposer en même temps que l’accord-cadre au parlement.

Il s’agit aussi de se reposer la question des salaires minimaux. Il s’agit d’un combat que je connais bien et dans lequel j’ai été active à Neuchâtel. La droite nous prédisait l’apocalypse. 24 mois après son application, l’économie neuchâteloise se porte bien et le chômage a baissé de 40 %.

Il se trouve que le salaire minimum serait une parade applicable qui prémunit contre la sous-enchère.

Prenons nos responsabilités ! Protégeons à la fois les travailleuses, travailleurs  et l’ économie de notre pays !

Panel de débat : accord cadre , leurre ou opportunité ? – Malvilliers 10 septembre 2019
Panel de débat : Urgence de la protection de l’environnement ne mériterait-elle pas que l’on s’allie avec l’UE ? – avec Grégory Jaquet 

La Suisse, terre d’exil, en lien avec le Grand Format de la RTS

Mon discours du 1er Août à Boudry insistait sur l’interculturalité globale qui est l’ADN de la Suisse. La question est d’actualité puisque la RTS a proposé récemment quatre récits d’exil que je partage dans ce bref article.

En effet, un ancien vice-ministre afghan, la fille d’un président iranien, un ancien chef de de parti colombien et un vieux combattant érythréen, sont devenus kiosquier, restaurateur de ferme ou vendeur en supermarché. Sur le site de la RTS  ces personnes poussées à l’exil racontent, dans des témoignages émouvants, « leur parcours hors du commun dans leur pays d’origine, puis leur renaissance en terres neuchâteloises. »

Je le disais le 1er Août comme « segunda », « je ne suis pas devenue Suisse le jour ou la Confédération  m’a octroyé le passeport à croix blanche, je suis devenue Suisse le jour où j’ai compris que l’histoire de notre pays ressemble à celle de tout segundo ou segunda : elle est complexe, pas forcément linéaire et s’épanouit par la richesse que lui apportent les diverses cultures qui la composent. »

La force de notre canton, qui doit être un modèle pour la Suisse, c’est sa capacité d’ouverture au monde et d’intégration des autres. Depuis cinquante ans,  mes camarades socialistes André Sandoz, Heidi Deneys, Francis Matthey, Gisèle Ory et Didier Berberat ont, dans leurs mandats fédéraux, consacré beaucoup d’énergie à s’engager pour ces causes. Si je suis élue au Conseil des États, je continuerai sur cette voie, avec je l’espère d’autres collègues « segundas », Ada Marra par exemple.

« C’est Neuchâtel et la Suisse qui m’ont donné des opportunités pour m’épanouir, et ça je ne l’oublie pas », dit l’un des intervenants.  « J’ai vraiment ressuscité ici en Suisse », dit un autre.  « Je ne vois pas de différence entre moi et les autres Suisses, mis à part la couleur de peau peut-être. Pour moi, le peuple suisse est un grand peuple. Il faut lui rendre ça. », affirme un troisième.

Ce qu’il est fondamental de rappeler, c’est que notre canton, notre pays, est enrichi par l’apport de personnes aux origines diverses, qui pour différentes raisons ont été amenées à construire leur vie ici.  Parmi elles Assamoi Rose Lièvre Badou, fondatrice de l’association Cœur d’Afrique et lauréate du prix Salut l’étranger 2017. Une femme qui n’est pas seulement un exemple d’intégration mais aussi et surtout un exemple d’engagement pour la collectivité dans son ensemble, notamment par ses mandats au Conseil général de La Chaux-de-Fonds et au Grand Conseil neuchâtelois. Elle fait partie de ces personnes qui créent des ponts entre les cultures et ouvrent la voie à une société ouverte, solidaire et multiculturelle.

Rose et Silvia le 19 août après la séance de préparation du Conseil général du 26 aoîut

Pour moi comme pour le parti socialiste, il est fondamental de rappeler que notre pays s’est construit et continuera à se construire sur la base de ces apports multiples. Une affirmation importante à mon sens au moment où d’aucuns assènent les mêmes rengaines fondées sur l’exclusion de l’autre en oubliant que l’autre…c’est nous !

Indécente récupération de la violence faite aux femmes par l’UDC

Que l’UDC reste bloquée de manière monomaniaque sur ce qui constitue son fonds de commerce depuis 20 ans, on s’y attendait.

Qu’elle tente à nouveau d’instiller un climat d’insécurité en brandissant et manipulant des chiffres sur la population étrangère, c’était prévisible. 

Qu’elle développe, dans la fébrilité, une communication nerveuse car elle sait qu’elle est faible sur les préoccupations climatiques de la population suisse notamment, ce n’est pas étonnant.

Mais… tenter d’instrumentaliser le drame des violences faites aux femmes pour vendre ses thèses de repli et de rejet des étrangers est indécent et ignoble. A nouveau, ce parti développe un discours populiste, stigmatisant et simpliste qui laisserait penser que la violence faite aux femmes est un problème uniquement lié aux origines et non pas un drame sociétal qu’il faut traiter. Cela démontre, paradoxalement, le peu de considération que ces élus ont pour ce thème. 

Quand est-ce que l’UDC s’est intéressée à cette thématique ? Quand est-ce qu’elle a soutenu les interventions parlementaires visant à combattre la violence faite aux femmes ? Pour ma part, je retiens surtout le blocage opéré par les parlementaires de ce parti sur toutes les propositions émises et les tentatives récurrentes de réduire le budget, voire de fermer, tant le bureau de l’égalité fédéral que les bureaux cantonaux qui précisément sont aussi actifs sur ces questions. 

Par ailleurs, je n’entrerai même pas ici sur terrain du nouveau vocabulaire choisi : des « non intégrés…  » peut-être pour tenter de rallier les votes de personnes d’origine étrangère ? Quand on pense que pour l’UDC intégration veut dire peu ou prou nier ses origines… ou partir…c’est piquant !

Notre journée neuchâteloise à la Fête des Vignerons

Mon mari et moi avons été fiers et heureux d’avoir participé à la journée neuchâteloise de la Fête des Vignerons le samedi 10 août, à laquelle nous avons eu l’occasion de nous rendre à titre strictement privé. J’ai eu un immense plaisir d’avoir vécu de l’intérieur cette célèbre fête populaire inscrite au Patrimoine immatériel de l’Unesco. En filigrane, j’ai aussi pu faire le lien avec les enjeux nationaux et cantonaux mis en exergue dans une campagne pour les fédérales qui a réellement démarré depuis quelques jours.

La journée neuchâteloise de la Fête des Vignerons a mis en lumière et permis de présenter les qualités de notre canton à un public venu de toute la Suisse, voire bien au-delà.

Un canton dans lequel ses habitants font le lien entre innovation et tradition, entre tradition et multiculturalité, entre multiculturalité et produits du terroir de qualité.

Ce profil s’est retrouvé au long de la journée par des démonstrations, notamment, du savoir-faire horloger et robotique dans le stand de l’innovation tenu par le canton, mais aussi dans les stands qui ont mis en valeur nos traditions culinaires, viticoles (évidemment) sans oublier notre fée verte mythique et enviée.

L’affiche culturelle de la journée, alliant notamment chanson française, musiques du monde, street-art et rock s’ancre aussi dans la diversité de notre ADN neuchâtelois.

Cette magnifique journée m’a confirmé que fêter nos traditions peut aussi être un vecteur de cohésion, pour autant qu’on sache inscrire ces célébrations de manière moderne et inclusive en tenant compte de toutes les composantes de ce qui fait notre société. Le canton de Neuchâtel y est bien parvenu et cela mérite d’être salué.

Un ADN dans lequel je me reconnais et que je souhaite défendre à Berne, comme l’ont fait Jacques-André Maire et Didier Berberat, aussi pour ce qu’il peut apporter au reste de la Suisse.

Ce 10 août s’est évidemment achevé avec le spectacle dont, au-delà des polémiques liées aux coûts, je retiens avant tout la poésie, la féerie et l’engagement important de milliers de personnes de tout âge pour faire vivre l’évènement. Je ne publierai ici aucune photo, comme il a été demandé aux visiteurs, pour respecter les droits d’auteur des concepteurs.

Cette journée a aussi été l’occasion de belles rencontres : le boucher Bernard Perroud avec Yann Kunzi, directeur de Neuchâtel vins et terroir; Manuel Pianzola, de la maison chaux-de-fonnière Le Garde Temps (avec son Watch Selector qui permet de réaliser en direct une montre selon le désir du client); et Didier Berberat, actuel Conseiller aux États, dont j’ai été l’assistante parlementaire de 2008 à 2010 et à qui j’espère succéder en octobre.

Mon discours du 1er-Août à Boudry

Jeudi soir, j’ai eu l’honneur d’être invitée par le Conseil communal de Boudry pour prononcer l’allocution du 1er août. Dans le Jardin de Voujeaucourt, je me suis exprimée sur le regard que je porte sur l’identité suisse. Voici mon discours.

Monsieur le Président du Conseil communal, Madame la Conseillère communale, Mesdames et messieurs les représentants des autorités communales et cantonales, Mesdames et Messieurs les membres de la société de développement de Boudry, Mesdames, Messieurs,

En ce 728ème anniversaire du pacte fédéral, le Conseil communal de Boudry m’a fait l’honneur de m’inviter à venir vous adresser ces quelques mots.

Je peux bien admettre, maintenant que je me trouve devant vous, qu’au-delà du fait que je me réjouissais de partager ce moment festif avec vous toutes et tous, je me suis intensément demandée, en rédigeant cette allocution, quel type de message  je pourrai bien  vous apporter  ; moi la montagnonne en pays littoral ; moi la socialiste en pays libéral-radical ; moi la « segunda » en ce jour de fête nationale.

Croyez-moi ou non, mais c’est précisément dans l’énoncé de ma question que j’ai trouvé la réponse.

En effet, la fête du 1er août ne constitue pas, à mon sens, simplement la commémoration du plus ancien pacte d’entraide unissant les forces de ce que deviendront les trois cantons de la suisse primitive.

La fête du 1er août c’est aussi, et surtout, l’occasion de se demander ce qu’est la Suisse. Une question qui peut paraître étrange dans tout autre pays qui précisément n’a pas les caractéristiques de notre Confédération helvétique, puisqu’une fête nationale c’est une fête à la gloire de la nation. Mais peut-on parler de nation lorsqu’on évoque la Suisse ? Et surtout est-ce intéressant de le faire ?

Je préfère quant à moi reprendre cette question que je vous ai laissé sans réponse : qu’est-ce que la Suisse ? Ou plutôt, qu’est-ce qui a fondé la Suisse et en a fait ce qu’elle est aujourd’hui en 2019.

Assurément, notre pays a bien évolué de la conception qu’en avaient  Stauffacher, Fürst et de Melchtal. Des fondateurs qui unirent leur force par une motivation sécuritaire parfaitement ancrée dans son époque du 13e siècle mais soyons clairs, parfaitement obsolète aujourd’hui.

Heureusement qu’ils eurent cette idée, sinon nous n’aurions rien à fêter ce soir, mais les fondements de l’Helvétie du 21e siècle sont assurément à chercher ailleurs, dans l’évolution et le développement qu’a connu notre pays et qui en ont fait, au fil des ans, au fil des siècles un merveilleux mélange teinté d’une complexité déroutante et essentielle à la fois.

Car oui, chères concitoyennes et chers concitoyens, qu’est donc la Suisse si ce n’est un grand patchwork paradoxal et cohérent à la fois, un patchwork de cantons, de cultures, de traditions, de paysages, de langues et d’origines. Un patchwork d’une variété immense qui allie à la fois des savoirs faires séculaires, que ce soit dans nos alpages ou dans nos artisanats devenus industries, et une concentration d’innovations technologiques comme peu de territoires de 41’000m2 en connaissent. Un patchwork complexe, qui éveille souvent la curiosité de celles et ceux qui, dans les pays qui nous entourent, tentent de percer le mystère de ce pays dont même la dénomination, confédération, ne reflète pas le système politique.

Un système politique, précisément, qui, vu de l’extérieur, peut paraître iconoclaste alors qu’en réalité il est, à mon sens, précisément à la base de l’équilibre de ce pays, tant sur le plan des trois niveaux institutionnels, que de la cohabitation de tendances politiques diverses, ou encore simplement d’une démocratie directe que d’autres nous envient.

Cette dernière produit parfois des résultats inattendus mais nous force, nous politiques, à rester à l’écoute et à se souvenir qu’en Suisse une majorité n’est que relative : elle l’est dans le temps, selon le niveau institutionnel et finalement aussi sur chaque objet qui est soumis au vote populaire.

Cet échafaudage complexe constitue la colonne vertébrale de la Suisse moderne. Une Suisse dont les principales caractéristiques sont donc à mon sens tant dans son système politique, ses paysages, son multiculturalisme et biensûr ses traditions. Parmi elles, des piliers, celles de l’entraide et de l’ouverture. Oui la Suisse est et doit demeurer ouverte, elle se doit d’être ouverte à l’autre, elle se doit d’être terre d’accueil pour celles et ceux qui fuient oppression et misère, la commune de Boudry et ses habitants en savent quelque chose.

La Suisse se doit aussi de demeurer ouverte dans ses relations aux autres et, parmi ces autres, notre partenaire naturel qu’est l’Union européenne, une union à laquelle notre destin est forcément lié.

Être suisse dans son âme, c’est comprendre ces différentes facettes de notre identité.

Je l’ai dit au début de mon allocution, je suis segunda…je suis donc née étrangère dans un pays qui m’a adopté …et que j’ai choisi d’adopter. Comme tout enfant d’origine étrangère vient un moment où surviennent des questions identitaires.

Je ne suis pas devenue Suisse le jour ou la Confédération  m’a octroyé le passeport à croix blanche, je suis devenue Suisse le jour où j’ai compris que l’histoire de notre pays ressemble à celle de tout segundo ou segunda : elle est complexe, pas forcément linéaire et s’épanouit par la richesse que lui apportent les diverses cultures qui la composent.

Bien sûr, cette histoire-là ne convient pas à tout le monde car elle va à l’inverse d’un discours de repli identitaire. Mais l’ADN de la Suisse c’est bien celui de l’interculturalité globale.

Un ADN que l’on retrouve forcément en portion concentrée dans notre canton. Un canton lui aussi complexe et en recherche d’équilibres au pluriel. Mais un canton qui doit être uni, solidaire, conscient de sa valeur et des richesses de toutes ses régions, Montagnes, littoral et vallées, dans la perspective d’un espace commun, dynamique et attractif.

Le 1er août c’est donc pour moi ce moment magique, ou des segundos naturalisés, côtoyant des habitants d’origines et nationalités diverses mangent aux côtés des helvètes de souche, une délicieuse soupe au pois en plein été avant d’admirer ensemble les traditionnels feux.

Une assemblée mixte, dans ses croyances et ses idées politiques, mais fêtant ensemble la Suisse de l’ouverture et de l’humanisme.

Je ne serai donc pas plus longue car vient maintenant le temps de festoyer.

Je vous remercie de votre attention et vous souhaite évidemment de passer une excellente soirée de fête nationale.

Le PS s’oppose à ce que le peuple n’élise plus directement le Conseil communal

Alors que le groupe socialiste proposait une alternative simple qui visait à corriger les défauts du système d’élection du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds en imposant une élection par le peuple en cas de départ d’un-e de ses membres pour éviter les épisodes scabreux des dernières législatures, la majorité du Conseil général, menée par l’alliance POP-PLR, s’est entêtée à modifier le règlement général pour supprimer l’élection du Conseil communal par le peuple !

Le peuple tranchera le 24 novermbre, mais nous sommes déterminé-e-s : les partis doivent assumer leurs responsabilités. Le peuple n’est pas fautif et il n’y a aucune raison valable de lui supprimer le droit d’élection de l’exécutif de La Chaux-de-Fonds !

 

Voici notre amendement pour corriger les défauts actuels:

« En cas de vacance de siège pendant la période de législature, il est procédé à une élection complémentaire dans un délai de six mois selon le système à la proportionnelle. »

Et mon intervention sur ce sujet au Conseil général de La Chaux-de-Fonds le 2 juillet 2019 :

« Notre amendement vise donc à supprimer le problème en cas de vacance au Conseil communal tout en préservant les compétences du peuple.

La révision complète du règlement général de notre Ville nous donne donc l’opportunité de nous pencher et débattre, une nouvelle fois, sur le mode d’élection du Conseil communal.

Soyons clairs, car il est important de l’affirmer d’emblée : il n’existe pas de mode électoral parfait. Certes, chaque méthode comporte ses avantages et ses inconvénients, j’y reviendrai. Le choix dépend quant à lui de l’importance ou la pondération que l’on donne à chacun de ces avantages ou inconvénients.

Une chose est également certaine, aucun système, je dis bien aucun, ne nous garantira jamais que les cinq personnes élues à l’exécutif sont totalement capables d’assumer leur rôle tant en termes de compétences que de faculté de résistance.

Cela étant dit, c’est donc avec ces constats en main qu’il appartient aujourd’hui à notre autorité de faire un choix.

Ce n’est ni un scoop, ni une révélation si je vous dis que le groupe Socialiste, et le parti socialiste chaux-de-fonnier avec lui, se questionne depuis de nombreuses années sur l’efficacité du système électoral mis en place.

Ainsi, si le système d’élection à la proportionnelle semblait être, en 2003, celui qui était le plus à même d’assurer une cohérence entre la composition du législatif et celle de l’exécutif, il s’est rapidement avéré que ce mode comportait des failles non négligeables.

Des failles qui ne sont pas restées théoriques puisqu’elles ont eu des conséquences concrètes sur la composition de notre exécutif et vraisemblablement aussi sur la direction qu’a pris notre Ville durant cette première partie du XXIe siècle.

Mais quelles sont ces failles ?

La première tient à la composition même de la liste : l’élection se faisant sur le mode proportionnel, la réalité mathématique impose que plus un parti présentera de candidates et candidats, plus il aura un nombre de suffrages élevés.

Sur la liste au Conseil communal, cela implique de trouver cinq candidatures qui théoriquement doivent être :

  1. disposées à prendre le mandat en cas d’élection (et l’Histoire nous a démontré que ce n’est pas une évidence) ;
  2. bénéficiant d’une connaissance suffisante des institutions pour ne pas devenir l’auteur de blocages (et l’Histoire nous a démontré que ce n’est pas une évidence) ;
  3. capables d’assumer la fonction tant en termes de compétences et de résistance (et l’Histoire nous a démontré que ce n’est pas une évidence…).

Tous les partis représentés ici le savent, trouver cinq profils qui, à un temps T, correspondant à ces trois critères au moins n’est pas simple. Mais l’enjeu est tel que tout le monde, ou presque, se prête au jeu et remplit les listes électorales avec une ou deux têtes d’affiche et des membres qui sont d’accord de se rendre disponibles le temps d’une campagne, mais pas forcément disposés à reprendre un poste à l’exécutif communal si l’élection se concrétise.

Ce défaut du système électoral pourrait peu porter à conséquence, s’il n’était pas accompagné d’une autre faille qui, à notre sens, est bien plus problématique : le système de remplacement en cas de vacance.

C’est arrivant à ce constat, et à défaut d’un autre système d’élection par le peuple possible, que le groupe socialiste avait décidé de creuser l’autre alternative à savoir le système de vote à la majoritaire. Ce débat sur la majoritaire, nous l’avons eu au sein de la commission temporaire du Conseil général qui a rendu son rapport en novembre 2011 et qui, soit dit en passant, n’est pas même citée par le Conseil communal dans le rapport qu’il nous soumet aujourd’hui.

Un système qui avait été rapidement écarté à l’époque puisque la majorité, dont le groupe socialiste ne faisait pas partie, estimait que ce système trop personnalisé n’était pas adéquat et risquait de poser le problème de la cohérence entre la composition du parlement et de l’exécutif.

Ce débat sur la majoritaire, le parti socialiste a souhaité le reprendre sur la base d’une initiative lorsqu’il a constaté qu’au fil des élections les problèmes demeuraient et mettaient, j’ose le mot, la ville en danger.

Le défaut de la personnalisation de l’élection était, et est toujours à notre sens, un faux débat. Car soyons clairs, aujourd’hui l’électorat vote déjà comme si c’était une majoritaire, ce qui importe pour un exécutif c’est bien la capacité à mener cette ville et à assumer la tâche immensément difficile et exigeante qu’est celle du Conseil communal. 

Voyant, malgré cela, que ce système recueillait une large majorité d’avis défavorables parmi la classe politique (au contraire de la population qui a signé en masse le texte), sachant que le règlement général était en train d’être revu et, enfin, constatant surtout que le Grand Conseil se saisissait à nouveau du système des remplacements de vacances dans le cadre du mode proportionnel, le parti socialiste a laissé cette voie de côté.

Depuis lors, outre le fait que le Conseil communal nous présente un rapport révisant le règlement qui renonce à toute modification du mode électoral, que s’est-il passé ? Eh bien, le Grand Conseil a enfin révisé la loi sur les droits politiques (LDP) déliant les communes de l’obligation qui existait auparavant de calquer l’élection des exécutifs communaux à la proportionnelle sur le système de l’élection du parlement cantonal.

En clair : la révision de la LDP nous permet, aujourd’hui, de déclencher une élection en cas de vacance au Conseil communal. Exit donc l’accession automatique du vient ensuite, exit une grande partie du problème posé par le remplissage des listes induit par la proportionnelle : lorsqu’un membre de l’exécutif quitte son mandat, le peuple peut lui choisir un successeur. Il peut le faire en connaissance de cause et sur la base de circonstances qui auront peut-être changé depuis la dernière élection générale.

Chèr-e-s collègues, nous regrettons que, tirant les conséquences du passé récent de notre commune, le Conseil communal n’ait précisément pas saisi l’occasion offerte par la LDP révisée pour nous proposer ce changement qui concrètement change la donne. Les arguments évoqués dans le rapport pour ne pas retenir ce système ne nous convainquent pas : le départ, en cours de route, de plusieurs membres de l’exécutif qui serait propre à pervertir le système n’est que théorique… et les départs en cours de route seront surtout réduits aux départs nécessaires et non plus aux départs tactiques dont, soyons clairs, nous avons pratiquement tous profité ici, le groupe socialiste y compris…

Face à cela, le groupe socialiste présente donc aujourd’hui un amendement qui pallie ce manque et est propre, à notre sens, à corriger les failles du système électoral. Un système qui, contrairement à l’alternative qui nous est proposée par le POP et le PLR, une alliance assez inédite d’ailleurs, a pour avantage de ne pas remettre en cause la souveraineté du peuple en la matière.

Le rapport le dit, mais je pense utile de le rappeler : en 2003, c’est 76 % de l’électorat chaux-de-fonnier, 76 % !, qui a plébiscité le passage à l’élection du Conseil communal par le peuple.

Certes, 16 ans ont passé, et la Ville a vécu des heures tumultueuses. Mais quel signal voulez-vous exactement donner à la population en lui proposant de la priver de ce droit ? Que c’est de sa faute si nous avons connu tous ses problèmes ? Quelle n’est pas capable de faire le bon choix ? Et qu’en est-il alors de notre responsabilité, à nous les partis ? Effacée ? Oubliée ?

Chèr-e-s collègues, la capacité de la population à nous doter d’autorités compétentes n’a rien à voir avec la situation dans laquelle nous nous sommes trouvés durant les trois législatures précédentes.

Les problèmes rencontrés sont bien dus tant au système relatif à la vacance qu’à, et osons le dire, la responsabilité des formations politiques lors de la gestion tant de la composition des listes que lors du départ de l’un de leurs représentants.

En 2003, le groupe socialiste a lancé, aux côtés des Verts, l’initiative qui a doté le peuple du droit d’élire ses autorités exécutives à l’instar de toutes les grandes collectivités de ce pays, ce que nous prétendons être je vous le rappelle. Jamais nous n’avons regretté ce choix, même si nous avons pesté sur les travers d’un système imparfait.

C’est pourquoi, le groupe socialiste est parfaitement clair : il propose un amendement pour corriger les problèmes du système proportionnel, et s’opposera parallèlement et jusqu’au bout à ce que l’on retire au peuple le droit de choisir et donc à l’amendement POP-PLR. »

 

 

Mobilisons-nous !

Mobilisons-nous !

Dans deux mois, jour pour jour, les femmes* de ce pays sont appelées à se mobiliser pour faire entendre leurs voix… pour faire avancer leurs droits. La réalité en quelques chiffres.

50.4, 39.7, 53.7,18.3, 59, 32 et 15, 59, 75,100, 50, 38, 22’000… 14.06

Le présent billet est placé sous le signe des chiffres… les chiffres de la colère. Des chiffres qui exposés ainsi ne signifient rien, mais des chiffres d’une importance telle qu’il est important de les rappeler, de les expliquer, de les marteler auprès de toutes et tous ; et particulièrement auprès de ceux qui ne veulent pas les entendre.

Ainsi :

50.4 %, c’est la part des femmes par rapport à la population Suisse en 2018.
39,7 % de ces femmes, âgées de 25 à 64 ans, sont détentrices d’un diplôme en école supérieure ou haute école. Ce nombre passe même à 53.7 % pour les 25 à 34 ans !

Malgré cela, et sur le plan économique et politique :

18.3 %, c’est la différence salariale, tous secteurs confondus, entre les hommes et les femmes en 2016.
59 % des femmes travaillent à temps partiel, contre 17.6 % des hommes.
Au niveau politique, rappelons que seulement 32 % du Conseil national est féminin, alors que les femmes ne représentent que 15 % du Conseil des États.

Bien évidemment, ce ne sont ici que quelques extraits de la situation inique dans laquelle nous nous trouvons ; puisque nous pourrions citer la part des femmes dans les métiers les moins rémunérés, le partage des tâches, la situation face à la retraite, la précarisation de manière globale… sans parler du plus dramatique, les violences, et particulièrement celles commises au sein du cercle familial pour lesquelles les femmes sont encore très majoritairement victimes. Ainsi, faut-il vraiment rappeler que près de 75 % des victimes d’homicides et 100 % des victimes de viols perpétrés dans le cadre familial sont des femmes ?

Exposer cette réalité, cela ne semble pas faire les affaires de tout le monde. Alors, que font certains dans ces cas-là ? Ils relativisent et prennent un ton compatissant… des exemples ?

Il y a ceux qui nous disent que les instruments existent déjà. Que, précisément dans le domaine du travail, une loi sur l’égalité est en vigueur.

C’est vrai !
Le problème, c’est que cette loi, qui date de 1996, n’a pas produit les effets escomptés et ne fournit pas les instruments de contrôle qui permettraient une fois pour toute de contrer les inégalités salariales. La Suisse pointe même désormais au 29ème rang du classement de l’OCDE relatif aux écarts salariaux liés au genre !
Quand, en 2018, le Conseil fédéral a tenté, avec une légère révision, de donner un peu plus de vigueur à la loi, des parlementaires de droite, comme Philippe Bauer, ont vainement refusé l’entrée en matière, avant de vider la révision de son contenu et donc, de son efficacité. Les femmes* vous remercient Monsieur Bauer !

Il y a ceux, parfois les mêmes, qui nous disent que l’on peut régler les choses par les conventions collectives.

Oui, certaines conventions prévoient un mécanisme de contrôle ou des « espaces de dénonciation ». Cependant, penser que l’on va tout régler par ce biais c’est juste ignorer que :

  • 50 % de la population active n’est pas soumise à une CCT ;
  • toutes les CCT ne contiennent pas un mécanisme relatif à l’égalité ;
  • une partie des CCT ne contiennent pas de contrôle des salaires en cours d’emploi, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes !

Il y a ceux, parfois les mêmes, qui nous disent que nous n’avons pas besoin de faire la grève, que manifester serait suffisant.

Cela fait 38 ans que nous avons obtenu l’inscription de l’égalité dans la Constitution fédérale. Cela fait bien plus que cela que nos grand-mères, nos mères, nous-mêmes et maintenant nos filles, comme les hommes solidaires qui nous accompagnent, manifestent pour que les droits des femmes, dans leurs globalités, soient respectés.

La dernière manifestation d’ampleur en Suisse a eu lieu le 22 septembre dernier sur la Place fédérale. Nous étions 22’000. La loi sur l’égalité était précisément à l’ordre du jour des travaux parlementaires de la semaine suivante. Mais la majorité de droite des chambres est restée sourde à nos demandes. La manifestation était essentielle, mais elle n’a pas suffi.
Elle ne suffit plus et la patience, recommandée par quelques « compatissants », s’est étiolée au fil du désenchantement engendré par les promesses, non tenues, d’un progrès imminent.

Le dernier chiffre de ma liste, c’est le 14.06 – le 14 juin 2019,

  • date à laquelle toutes les femmes* de ce pays sont appelées à faire grève,
  • date à laquelle nous appelons tous les hommes solidaires à soutenir le mouvement,
  • date à laquelle nous souhaitons faire basculer le pays dans la conscience du devoir collectif à accomplir.

Le 14 juin, c’est dans exactement deux mois. Des collectifs s’affairent partout en Suisse avec la volonté de rendre ce jour, mémorable, et surtout pour que la grève soit suivie d’effets.

Mobilisons-nous ! Cela fait bien trop longtemps que nous attendons un changement qui ne vient pas.

 

Liens :

https://frauenstreik2019.ch

collectif neuchâtelois

 

La conférence de Ruth Dreifuss à La Chaux-de-Fonds : « La Lamal, un projet social torpillé »

Mercredi 3 avril, le parti socialiste des Montagnes neuchâteloises a accueilli notre ancienne Conseillère fédérale, et première présidente de la Confédération, Ruth Dreifuss.

Lors d’une conférence ouverte à toutes et tous, elle retracé, dans un récit captivant, l’histoire séculaire du système d’assurance maladie en Suisse et les péripéties qui ont conduit à la construction puis à l’ adoption de la LAMal fin 1994.

Elle nous a surtout rappelé les fondements qui ont conduit à mettre en place l’assurance obligatoire, une assurance qui devait s’élever sur un principe de solidarité et dont les primes ne devaient pas peser plus de 8 % du revenu des ménages.

La LAMal, selon ses propres termes, est un chantier qui a été bloqué. Aujourd’hui, ce sont les principes mêmes qui en font la légitimité qui sont attaqués de manière incessante.

C’était un honneur de pouvoir échanger avec notre illustre camarade, toujours engagée et qui dégage une force particulièrement motivante.

Un petit clin d’œil à la campagne avec cette photo prise entre les candidat-e-s présent-e-s et Ruth Dreifuss !

Merci camarade !

Alexandre Porret, Baptiste Hurni, Silvia Locatelli, Ruth Dreifuss, Oguzhan Can et Martine Docourt

La LAMal : chronique d’un système qui a mal

À l’occasion de la venue à La Chaux-de-Fonds de notre ancienne Conseillère fédérale, Ruth Dreifuss, afin d’évoquer la LAMal, voici un petit retour sur la jeune mais néanmoins tumultueuse histoire de notre assurance-maladie universelle ainsi qu’une brève analyse de notre système actuel.

Après plus d’un siècle de tergiversations et des décennies de tentatives et de projets avortés, la population suisse adopte, en décembre 1994, la nouvelle loi sur l’assurance-maladie : la LAMal.

C’est un petit oui, à peine 51.4 %, qui reflète certainement le fragile compromis duquel cette réforme est issue. Car il faut bien le rappeler, la LAMal version 1994 n’était pas tout à fait le projet idéal d’assurance sociale universelle et solidaire que le parti socialiste, comme le reste de la gauche, appelait de ses vœux. Malgré tout, ce projet constituait une avancée car il devait permettre de garantir que quiconque vivant dans ce pays ait l’accès financier à des soins de base (définis comme tels par la loi) et de qualité. Pour cela, une assurance obligatoire est mise sur pied. Exit les réserves et autres possibilités d’exclusion que les assurances avaient la possibilité d’opposer sous le régime, facultatif, qui prévalait jusqu’alors.

Cependant, plusieurs ombres planaient déjà sur le tableau. En effet, le financement se fera non pas en tenant compte de la situation socio-économique de l’assuré-e (par un système proportionnel au revenu), mais sur la base d’une prime fixée en fonction de la catégorie d’âge, de la région de résidence et, évidemment, la caisse-maladie choisie.

Car voilà aussi l’un des défauts que le nouveau système ne supprimait pas : la coexistence d’une multiplicité de caisses. Si celles-ci ont bien diminué de plus de moitié en 20 ans, il n’en demeure pas moins que le choix de la caisse reste une variable qui a son poids dans la fixation de la prime. L’argument suprême pour maintenir ce système ? La concurrence profitera aux assurés ! … En 1994 déjà, il nous paraissait difficile de croire en les effets d’une concurrence fondée sur un « marché » dont les prestataires offraient tous strictement le même produit : la couverture des soins de base listés dans le catalogue de la LAMal !

Toutefois à la fin du XXème siècle, le besoin d’avancer dans un domaine dont le système ne donnait pas satisfaction et qui excluait encore une part importante de la population des soins l’emportait. Le statu quo était devenu impossible. Le PS ne retira pas son initiative pour « une saine assurance maladie » et a soutenu également, de manière subsidiaire, le projet LAMal. La gauche se rallia à une position de compromis toute helvétique :  la LAMal l’emportait.

Difficile pourtant, en regardant les 23 ans écoulés depuis l’entrée en vigueur de la LAMal, de prétendre que les craintes liées à son financement et l’absence d’un système totalement solidaire n’étaient pas légitimes. Loin d’apaiser les esprits, l’assurance-maladie n’a cessé, depuis son entrée en vigueur en 1996, d’occuper tant les discussions de comptoir que celles menées sous la coupole fédérale.

Il n’aura fallu que quelques années pour que les premiers bilans commencent à montrer la faiblesse d’un système qui devrait être revu dans son ensemble : du point de vue des primes comme du point de vue de l’augmentation des coûts de la santé.

Le PS revient ainsi, dès le début des années 2000, sur la structure du modèle en proposant, par le biais de différentes interventions et initiatives, d’instaurer un système équitable proportionnel au revenu et une gestion de l’assurance plus efficiente notamment par l’instauration d’une caisse unique.

Que ce soit au parlement ou devant la population, la majorité bourgeoise de ce pays est malheureusement parvenue à repousser ces tentatives d’améliorer le système moyennant les hauts cris alarmistes sur les cataclysmes auxquels il fallait s’attendre si nous révolutionnions la LAMal.

Or, le cataclysme c’est précisément ce qui, par l’immobilisme imposé, est en train de se produire.

Ainsi, pour faire face à l’inexorable progression des coûts de la santé qui ont plus que doublé ces 20 dernières années, ce sont les primes en elles-mêmes qui n’ont cessé de croître.

La prime moyenne (pour autant que ce terme ait réellement un sens) a même subi une pression encore plus dynamique que les coûts de la santé puisqu’elle a été multipliée par 2,6 depuis l’année 2000.

La prime prend ainsi une part de plus en plus lourde dans le budget des ménages dont le revenu, lui, a peu progressé. Une réalité d’autant plus marquée pour toute une part de la classe dite moyenne qui ne bénéficie pas d’aides et qui doit assumer une grande partie ou l’entier des augmentations.

Cette évolution est pourtant contraire à l’esprit de la loi : lors des débats préparatoires, le Conseil fédéral relevait que la part des primes ne devrait dépasser 8 % du budget des ménages… elle est aujourd’hui, en moyenne, de 14 %.

Une moyenne qu’il s’agit, par ailleurs, de prendre avec précaution puisque, selon les régions et la typologie des ménages, cette quotité peut même dépasser les 20 %.

C’est une réalité que la majorité de droite de ce pays peine à entendre. Preuve en est les solutions qu’elle préconise depuis 20 ans et qui se résument par trois constantes : réduction du catalogue de soins, réduction du pouvoir des collectivités au profit des caisses, augmentation de la participation des assurés.

Dernière tentative en date ? L’augmentation des franchises d’assurance-maladie, refusée in extrémis par le Conseil national après un volte-face tout aussi historique que surprenant de la part d’une UDC qui a eu peur du référendum annoncé par le PS.

Mais si la droite s’arrêtait aux faits, elle aurait certainement remarqué qu’aujourd’hui déjà, l’incapacité d’endiguer la hausse des primes induites par le manque de volonté politique, a eu pour conséquence un report de plus en plus important de la charge et du risque sur les assuré-e-s.

Pourquoi cette réalité est-elle si difficile à faire entendre ? Plusieurs explications pourraient être avancées : il y a d’une part des convictions politiques fondées dans la négation de l’importance de systèmes solidaires, et d’autre part, la présence massive des lobbys de la santé et des caisses maladie au sein du parlement induisant une forte capacité à bloquer toute réforme qui pourrait être profitable pour l’ensemble des assuré-e-s.

Quand on reprend l’histoire de la LAMal, comme je viens de le faire, une question légitime qu’on peut être amené à se poser est de savoir si finalement il aurait mieux fallu en rester à l’ancien régime. À mon sens, la seule réponse à cette question est évidemment NON : le principe même de la LAMal de garantir l’accès à des soins de qualité pour toutes et tous est absolument fondamental.

Cependant, penser que nous pourrons aller de l’avant avec des réformettes et un jeu de ping-pong entre bonnes et mauvaises propositions est à mon sens erroné et dangereux.

S’il s’agit urgemment de s’occuper de l’emprise des primes sur les budgets des ménages comme le propose l’initiative « 10 % » lancée par le PS, il faudra également et rapidement se repencher sur l’entier du système afin qu’il soit plus efficace, plus transparent et donc véritablement en capacité d’atteindre l’objectif fondamental qui est le sien, mais qui a été relégué à l’arrière-plan depuis bien trop longtemps par la majorité bourgeoise de ce pays.

Voir aussi :

La LAMal, un projet social torpillé ? Conférence de Ruth Dreifuss le 3 avril à 20h15 Espace TSM à La Chaux-de-Fonds

J’ai 40 ans aujourd’hui

  • En 1979, la Suisse compte 0.34 % de chômage mais il n’existe pas de loi pour le traiter ;
  • En 1979, la problématique de l’assurance-maladie n’est toujours pas réglée, et l’accès aux soins n’est pas garanti ;
  • En 1979, les femmes suisses ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité depuis 8 ans, mais aucune femme ne siège encore au Conseil fédéral…. elles sont 41.9 % à avoir une activité rémunérée, et elles sont toujours soumises à la tutelle civile de leurs époux.
  • En 1979, les typographes sont les premiers à obtenir la semaine de 40 heures.
  • En 1979, la Suisse inaugure la centrale nucléaire de Gösgen…

1979, c’est l’année qui m’a vu naître dans ce magnifique pays plein de contrastes, de contradictions, mais également de petits miracles démocratiques.

Ces 40 dernières années ont été riches à tout point de vue et des avancées sociales ont été obtenues. Mais chaque petit pas doit être également vu à l’aune du chemin qu’il reste à parcourir.

Ainsi, si nous sommes aujourd’hui dotés d’une loi sur l’assurance chômage, nous manquons toujours d’une véritable politique fédérale cohérente permettant de soutenir les demandeuses et demandeurs d’emploi, qui depuis 1979 sont devenu-e-s bien plus nombreux.

Si la LAMal a vu le jour, garantissant sur le papier l’accès aux soins de qualité à toute personne vivant en Suisse, la structure même du système induit une charge de plus en plus importante sur les assuré-e-s comme sur les collectivités.

Si nous avons 3 femmes au Conseil fédéral, elles sont toujours sous-représentées dans l’ensemble des parlements de ce pays ainsi que dans les gouvernements cantonaux ;

Si nous sommes 62.9 % à occuper une activité rémunérée, nous avons un salaire qui est toujours en moyenne de 18.3 % (tout secteur confondu) plus bas que celui de nos homologues masculins.

Si le temps de travail s’est quelque peu abaissé pendant un temps, il tend à remonter laissant la Suisse bonne championne d’Europe de la durée hebdomadaire de travail.

Si les jeunes de ce pays comme du monde entier crient au secours pour notre planète…nous ne parvenons toujours pas à avoir une loi sur le CO2 qui marque une limite contraignante pour nous sortir d’un fonctionnement qui va dans le mur.

Outre ces comparaisons directes, ajoutons que les écarts globaux de salaires n’ont cessé de s’accroître ; que le revenu disponible, pour sa part, ne cesse de baisser ; que la discrimination raciale, de genre ou de préférence sexuelle est toujours une réalité dans les faits et que la Confédération, par un excès de prudence, parvient au détour de réformes légales savamment orchestrées à se décharger sur des collectivités cantonales et communales qui n’ont d’autre choix que d’assumer ou de reporter … sur les citoyen-ne-s.

Oui, en 40 ans notre pays comme l’ensemble de la société a évolué. Parfois des progrès ont été accomplis, parfois les évolutions ont elles-mêmes induit des retours en arrière, comme dans le monde du travail par exemple. Il faut en avoir conscience.

Aujourd’hui même, je fête mes 40 ans, j’ai envie de partager sur cette réalité qui nous concerne toutes et tous, et j’ai choisi de créer un site pour le faire.

Vous y trouverez des idées, des coups de gueule ou parfois des coups de cœur, un petit bout de ma vie, mais évidemment aussi des reflets de campagne.

Car aujourd’hui, j’ai 40 ans, et je m’engage auprès de mes camarades socialistes candidates et candidats pour porter nos idées, nos valeurs et nos convictions dans la campagne aux élections fédérales 2019.

Aujourd’hui j’ai 40 ans, et je m’engage, avec mes camarades, à la lumière de notre histoire mais surtout, à la lumière de ce qui nous reste à accomplir pour l’avenir.

tous les candidatsLes dix candidatEs du Parti socialiste neuchâtelois pour les élections fédérales d’octobre 2019

En avant pour les fédérales : mon discours au congrès du PSN le 9 mars

Voici mon discours devant le congrès du Parti socialistes neuchâtelois, le 9 mars à Fleurier. Mon parti m’a investie avec Martine Docourt Ducommun pour être candidates sur la liste socialiste pour l’élection au Conseil des Etats en octobre 2019.

 » Nous sommes en 1999, je jette un regard sur ce siècle qui touche à sa fin. L’histoire d’une ère complexe pendant laquelle l’humain a été capable du pire comme du meilleur.

Nous sommes en 1999, j’ai 20 ans, et comme une partie des jeunes de ma génération, je suis emplie de l’espoir que nous entrons dans une nouvelle ère pacifiée, plus humaniste, plus solidaire et plus consciente.

Quatre ans sont passés et ont peu à peu emporté les espoirs associés au nouveau millénaire en plongeant le monde dans une nouvelle dynamique à laquelle la Suisse n’échappe évidemment pas.

Je regarde la télévision, incrédule face à ce qui est en train de se jouer à Berne.

Nous sommes le 10 décembre 2003, c’est l’élection au Conseil fédéral.

Je lâche un cri de rage.

Mon fils de deux ans, qui joue à mes côtés, me demande ce qu’il se passe.

Je lui réponds que je suis en colère ; mais aussi que j’ai peur pour notre avenir, pour nos acquis et pour les combats que nous devons encore mener socialement. Ce n’est pas uniquement l’élection d’une seule personne qui me met dans cet état, c’est le mouvement de repli qu’elle symbolise pour le pays qui a accueilli mes parents immigrés et dans lequel j’ai eu la chance de grandir, de m’instruire et de me forger un avenir.

Évidemment, il n’a pas compris… il m’a juste demandé : et tu vas faire quoi ?

Je lui ai répondu que la seule chose à faire était de s’engager.

Camarades, je ne suis pas la seule à avoir pris conscience ce jour-là ou les mois qui ont suivi qu’il ne suffisait pas d’être convaincu par des valeurs pour que la société change : la mue passe par la mobilisation.

Si je vous raconte tout cela, c’est pour vous expliquer ce qui pour moi a agi comme un déclencheur.

Car, c’est motivée par cette envie de contribuer à construire cet idéal humaniste, social et solidaire que je me suis engagée en 2004 au parti socialiste avec la ferme intention de m’investir à fond.

Élevée dans une éducation ibéro-patriarcale et donc profondément féministe depuis toujours, quel bonheur de pouvoir faire mes premières armes de militante officielle dans la campagne pour l’assurance-maternité. Une expérience intéressante qui n’a fait que renforcer ma motivation.

Début 2005, le comité me demande de reprendre la présidence de la section de La Chaux-de-Fonds dès le mois de mai.

Je viens d’achever mes études de droit.

Je suis enceinte de 6 mois.

Je ne suis pas encore naturalisée… Je réponds évidemment… OUI.

Parallèlement, je prends conscience que l’engagement politique prendra une place importante dans ma vie et par ricochet dans celle de ma famille. Ce n’est pas une fatalité, camarades, mais un choix délibéré et conscient : changer les choses ce n’est pas se lamenter dans son coin ou au café du commerce, mais bien se lever et entrer dans le combat.

Aujourd’hui je me retrouve face à vous pour vous présenter les motivations qui m’ont conduite à déposer ma candidature à la candidature pour la liste du PSN au Conseil des États. Elles sont multiples, j’en développerai donc trois :

La première ? L’envie profonde de m’investir au niveau fédéral dans une action volontariste et socialement responsable dans une période où nos sociales démocraties sont mises à mal.

Entre la fin de siècle que j’évoquais et le moment où je vous parle, vingt ans ont passé.

Si nous, les jeunes que nous étions à l’époque, nous avons rapidement déchanté face aux espoirs avortés du nouveau millénaire, une autre réalité s’est imposée à nous.

Celle de la fragilité d’une mémoire historique qui doit à la fois nous rappeler :

  • ce qu’est l’essence des progrès sociaux pour lesquels nos prédécesseurs se sont battus ;
  • en quoi les principes de solidarité sont nécessaires à la cohésion sociale ;
  • et à quoi risque inexorablement de mener le repli sur soi.

La conséquence ? L’écho de la fronde menée contre les acquis sociaux et contre l’ouverture au monde, alors qu’en parallèle il reste encore tant à faire pour atteindre une société de l’égalité des chances, de la justice sociale et de la conscience écologique.

La majorité bourgeoise veut nous enfoncer dans le chemin d’une société à deux vitesses. Nous en avons l’illustration constante, il suffit de se pencher sur les quelques décisions emblématiques qu’elle a prises ces derniers mois, notamment concernant les franchises d’assurance-maladie, la loi sur le CO2, l’égalité…

Si la société civile est en train de se mobiliser, notamment sur l’urgence climatique et l’égalité, au niveau politique, le parti socialiste est l’un des seuls à se préoccuper des enjeux d’égalité des chances et de justice sociale.

Le PS est aussi la principale, voire parfois la seule force de proposition dans ces domaines et le seul parti attaché à ce que ces politiques soient cohérentes et ne se jouent pas les unes contre les autres.

Il y a un axe de bataille qui illustre bien ce propos. Et il se trouve que c’est précisément le thème qui m’a été attribué. Permettez donc que je m’y arrête quelque instants.

Vous ne serez pas étonnés que, dans mon âme d’ancienne syndicaliste et de collaboratrice d’un département en charge de l’intégration, je sois particulièrement préoccupée par la thématique de l’emploi.

Camarades, il y a 200’000 demandeurs et demandeuses d’emploi dans ce pays. Certains estiment que c’est peu au regard de la réalité des pays qui nous entourent.

C’est une vérité relative.

Je vous propose pour ma part de nous arrêter sur une réalité absolue :

  • celle des personnes dans cette situation auxquelles on devrait expliquer que le chômage n’est pas un problème dans notre pays ;
  • la réalité des cantons qui souhaitent amener plus de cohérence entre les différents systèmes de soutien ; ils sont alors entravés par des logiques fédérales basées sur le fait que le chômage n’est pas un problème ;
  • la réalité qui veut qu’un canton qui a un taux élevé de personnes au chômage soit pénalisé financièrement par la Confédération en matière de participation aux mesures du marché du travail.

Le Parti socialiste a toujours fait des enjeux liés à l’emploi et aux conditions de travail, l’un des piliers de son action.

Samedi dernier, il a validé en assemblée des délégués son papier de position affirmant douze propositions fortes visant à un emploi et à une formation pour toutes et tous.

Dans ce papier, il a pris la mesure de l’ampleur du problème actuel, mais aussi de la bombe à retardement que constitue l’absence de stratégie fédérale de soutien à la formation des personnes peu ou pas qualifiées.

Des personnes dont le risque de se retrouver au chômage et d’y rester durablement est important.

Un risque accru du fait de l’évolution de l’emploi et des impacts de la révolution numérique.

Ces prises de positions mettent par ailleurs un accent particulier sur trois publics à risque : les plus de 50 ans, les personnes issues de la migration et évidemment… les femmes.

Comment ? En exigeant des actions concrètes tant sur la formation continue que la reconversion en cours d’emploi, tant sur l’accès financier à la formation que par la participation des employeurs à cet accès, tant par la mise en cohérence des politiques de soutien que sur l’avancée nécessaire dans la reconnaissance des titres et de l’expérience.

Réaffirmer nos positions dans ce domaine ce n’est pas une tarte à la crème comme j’ai pu l’entendre ici où là auprès de sceptiques. La ligne du parti socialiste est une ligne nécessaire au vu des enjeux en présence et essentielle à l’heure où la droite fantasme notamment sur un assouplissement des règles du droit du travail.

Agir concrètement par les leviers de la formation pour combattre le chômage et investir dans ce domaine devrait pourtant être une évidence pour tout le monde.

Travailler sur cet axe,

  • c’est améliorer l’accès au développement de compétences des travailleuses et travailleurs ;
  • c’est affaiblir le risque de se retrouver au chômage ;
  • c’est pouvoir prétendre des conditions salariales plus élevées.

Mais parallèlement, c’est aussi améliorer la mise à disposition de compétences pour l’économie et potentiellement augmenter le pouvoir d’achat des personnes. C’est donc l’ensemble de la collectivité qui en profite et le parti socialiste l’a bien compris.

Passons maintenant à ma deuxième motivation : la conviction que l’esprit neuchâtelois peut véritablement contribuer à faire évoluer les choses, et mon envie d’y participer. Eh oui camarades, je pense humblement mais sincèrement que notre canton a, malgré le caractère menu de son territoire, un véritable rôle à jouer.

Il a fait figure de pionnier dans de nombreux domaines qui nous tiennent à cœur, notamment en matière de droit de vote des femmes cantonal, dont nous fêtons cette année le soixantième anniversaire.

Mais aussi dans le domaine de l’intégration des personnes issues de la migration.

D’autres domaines d’inspiration pourraient, à l’avenir, créer des émules.

Parmi ceux-ci, une révolution récente, qui a marqué notre canton, m’a aussi marquée personnellement tant dans ma vie politique que professionnelle. Je veux parler évidemment du salaire minimum.

Inutile de vous rappeler le rôle important que notre parti a joué dans ce nouvel acquis social. Au niveau fédéral, certains s’inquiètent ! Car la démonstration par l’acte que cela peut marcher sans que l’économie ne s’effondre — ce que nous prédisaient d’aucuns — met à mal leurs arguments fondés sur une politique néo-libérale.

Ma troisième motivation, est un peu au croisement des deux premières.

Il s’agit de celle de m’investir dans une campagne, puis, en cas d’élection, sous la coupole fédérale, de conjuguer la défense d’une politique fondée sur des valeurs socialistes, et la défense des intérêts de la collectivité neuchâteloise.

Nous vivons dans un territoire qui a ses particularités. Tout en étant relativement restreint, il est à la fois le baromètre conjoncturel de la Suisse, et sa principale source de production d’industrie manufacturière et d’innovation.

Mais c’est aussi un canton urbain, périphérique et frontalier. Un profil qui souvent ne semble pas entrer dans les cases étroites des politiques fédérales que ce soit notamment au niveau économique ou social.

Si nous souhaitons nous battre pour que la population neuchâteloise ne soit pas laissée pour compte, il faut que la délégation à Berne soit convaincue, énergique et investie. C’est d’autant plus important lorsque nous n’avons que six sièges entre les deux chambres. Le travail qui a été fait, et qui reste encore à faire durant ces prochains mois cruciaux, par nos deux sortants est extraordinaire et je profite de ces mots pour les en remercier. Mais ils se sont souvent retrouvés pratiquement seuls à devoir chercher des alliances pour défendre nos intérêts. S’engager dans une campagne fédérale sous nos latitudes, c’est aussi assumer dans cette même campagne, comme en cas d’élection, la responsabilité de s’investir pour que la voix neuchâteloise soit entendue et conforme à ce qu’exprime notre population qui, dois-je le rappeler, dans une très large majorité des cas, suit les recommandations socialistes.

À ces trois motivations s’ajoute encore mon sentiment de pouvoir apporter une contribution de par les compétences et expériences acquises au fil des ans tant au niveau politique, professionnel et personnel.

  • figurer sur la liste au Conseil des États du seul parti qui peut véritablement influencer la tendance,
  • participer à cette campagne aux côtés de neuf camarades investis et expérimentés,
  • battre le pavé avec vous toutes et tous camarades,

voilà une motivation supplémentaire qui n’est pas des moindres pour mener une campagne qui sera certainement intense.

Une campagne qui s’inscrit dans l’objectif global rappelé par notre président du parti suisse de renverser une majorité qui nous mène dans une voie sans issue.

Camarades, c’est pour toutes ces raisons que je sollicite votre confiance aujourd’hui en vous donnant l’assurance d’un investissement sans failles au service de nos valeurs « .

La presse relate le congrès du PSN du 9 mars

Voici quelques liens vous permettant de prendre connaissance de quelques articles ou émissions sur le congrès du 9 mars qui nous a investies, Martine Docourt Ducommun et moi, sur la liste pour le Conseil des Etats.

Site de la radio romande de la RTS 

Site de RTN  avec les interviews de Florence Nater, présidente du PSN et de Christian Levrat, président du PSS